Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) présente 3 catégories de symptômes : l’inattention, l’agitation et l’impulsivité. Lorsqu’une personne présente des symptômes dans les 3 catégories, on dit alors qu’elle a un Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Il est possible qu’une personne présente des symptômes d’inattention uniquement. On parle alors de Trouble du Déficit de l’Attention sans hyperactivité (TDA).

Que ce soit avec ou sans hyperactivité, la composante majeure du trouble est le déficit d’attention. La majorité des stratégies proposées seront donc semblables dans les deux cas.

Le TDAH est un handicap invisible. Lorsqu’aucune mesure d’adaptation de l’environnement n’est mise en place, le TDAH nuit au développement du plein potentiel de l’individu touché.

Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH)

La personne présentant un TDAH a à prime abord un déficit d’attention. Elle est facilement dépistée puisqu’elle dérange. Elle bouge, parle, remue beaucoup. Elle semble montée sur un ressort et est inépuisable.

L’agitation est plus forte en bas âge et tend à diminuer au courant de l’adolescence. Toutefois, on observe chez l’adulte ayant un TDAH une agitation des idées et des gestes « brûle-énergie » (balancer le pied sous la table, pianoter des doigts sur la table…) plus convenables au contexte social.

Trouble du déficit de l’attention (TDA)

La personne atteinte de TDA est souvent celle que l’on dit lunatique. Dans un contexte scolaire, elle ne dérange pas puisqu’elle n’est pas vraiment là. Elle a tendance à préférer être dans ses rêveries et a de la difficulté à porter attention ainsi qu’à garder sa concentration.

La personne ayant un TDA est moins facilement dépistée que la personne ayant un TDAH. Souvent, les symptômes peuvent être confondus avec la dépression ou la simple étourderie.

Qui a le TDAH ?

Le TDAH touche 4 à 8 % des personnes, peu importe l’âge ou le statut social. Certaines études vont jusqu’à mentionner une prévalence de 1 à 14,3 % et ce peu importe où dans le monde. Les garçons semblent plus représentés que les filles. On note une plus grande proportion de garçons avec des symptômes d’agitation et d’impulsivité, alors que les filles présentent plus fréquemment des symptômes d’inattention uniquement.

Pour plus de détails, référez-vous au Rapport du comité-conseil sur le Trouble de déficit de l’attention/hyperactivité et sur l’usage de stimulants du système nerveux central, gouvernement du Québec, Ministère de l’Éducation, 2000.

D’où vient le TDAH ?

La recherche scientifique, dans son état actuel, tend à démontrer que les causes seraient neurobiologiques et génétiques même si aucun marqueur biologique ne permet de le confirmer. Ainsi, les travaux de différents chercheurs (cités par Barkley, 1998) ramènent au premier plan l’hypothèse selon laquelle l’hérédité est la cause la plus fréquente du TDAH.

L’incidence élevée du trouble dans une même famille (de 10 à 35 %) est connue, mais les récentes recherches vont plus loin en démontrant le fait que si un parent présente le trouble, il y a 57 % de risque qu’un de ses enfants le développe également (Biederman et autres, 1995, cité dans Barkley, 1998)¹.

Barkley indique également que des études génétiques sont en cours afin d’isoler des marqueurs génétiques qui pourraient être associés au TDAH. Un lien a d’ailleurs été démontré avec le gène DRD4-7 chez certains sujets, mais d’autres recherches devront approfondir cette voie.

Par ailleurs, d’autres causes peuvent expliquer le TDAH et entraîner l’apparition des symptômes. Barkley souligne que de 10 à 15 % des cas sont le résultat d’une atteinte subie par le cerveau en période prénatale (exposition à la cigarette, exposition à l’alcool…) et que de 3 à 5 % des cas sont le résultat de dommages cérébraux postnataux (infection, traumatisme crânien, anoxie). Bien qu’ils puissent exacerber la condition ou contribuer à sa persistance, les facteurs sociaux seuls ne peuvent être retenus comme une cause du TDAH¹.

Autres données intéressantes…

La cause de l’hyperactivité est organique. Il s’agit d’une déficience sur le plan des neurotransmetteurs (en particulier la dopamine) qui provoque un ralentissement du fonctionnement d’une zone du cerveau (le lobe frontal).

Ce déficit est souvent héréditaire et présent dès la naissance, même si on ne le remarque que vers 4 ou 5 ans. Trente-cinq pourcent des pères et 17 % des mères d’enfants hyperactifs le sont eux aussi. Il y a aussi de forte chance qu’un oncle, une tante ou des cousins soient eux aussi des hyperactifs. Plus convaincant encore : des études démontrent que la majorité des jumeaux identiques partagent ce trait génétique².

1. Tiré du Rapport du comité-conseil sur le Trouble de déficit de l’attention/hyperactivité et sur l’usage de stimulants du système nerveux central, gouvernement du Québec, Ministère de l’Éducation, 2000.

2. Tiré du livre du Dr Guy Falardeau, Les enfants hyperactifs et lunatiques, comment les aider, Montréal, Le jour éditeur, 1992.